Les Français sont-ils prêts à payer plus d’impôts ? Cette étude montre que certains devraient payer plus

À l’approche du projet de loi de finances 2025, une étude réalisée par l’Ifop pour Yomoni dévoile un panorama contrasté des opinions des Français face à une éventuelle hausse des impôts. Bien que la taxation des plus riches et des entreprises soit largement soutenue, une méfiance grandissante envers les promesses gouvernementales de protection des classes moyennes et populaires se fait sentir. Cette enquête, menée auprès de 1 000 personnes, révèle un ensemble de sentiments ambivalents, oscillant entre soutien et crainte. Alors, les Français sont-ils vraiment prêts à payer plus d’impôts ?

Un soutien massif à la taxation des plus riches et des entreprises

L’une des conclusions les plus marquantes de cette étude est l’adhésion massive à l’idée de taxer davantage les ménages aisés et les grandes entreprises. En effet, 74 % des Français se disent favorables à une augmentation des impôts pour les ménages les plus riches, un chiffre qui monte à 80 % parmi les sympathisants de la majorité présidentielle. Le soutien à une hausse de la fiscalité pour les entreprises est encore plus important : 81 % des répondants, dont 84 % des sympathisants de la majorité, approuvent une augmentation des impôts sur les grosses entreprises.

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Même parmi les catégories les plus aisées, souvent considérées comme réfractaires à une hausse de la pression fiscale, le soutien est important. 85 % des foyers aisés se disent favorables à une hausse de la taxation pour les ménages les plus riches, et 93 % approuvent une taxation accrue des grandes entreprises.

©Towfiqu barbhuiya/ Unsplash

Une forte méfiance envers les promesses gouvernementales

Malgré ce soutien à la taxation des plus riches, l’étude souligne une profonde méfiance à l’égard des promesses gouvernementales de protéger les classes moyennes et populaires. 74 % des Français ne croient pas que ces catégories seront épargnées par une hausse des impôts. Ce scepticisme est particulièrement fort chez les catégories populaires (ouvriers, employés), où ce chiffre grimpe à 79 %.

Cette méfiance se retrouve également chez les actifs, qui craignent d’être les premiers touchés par une éventuelle hausse fiscale. 77 % des Français pensent que les personnes en activité professionnelle seront impactées, un chiffre qui atteint 78 % chez les actifs eux-mêmes. Cette inquiétude est omniprésente : 82 % des Français redoutent une augmentation de leurs impôts personnels en 2025.

Les Français veulent protéger leur épargne

Si la majorité des Français soutient des réformes fiscales visant les hauts revenus et les entreprises, l’opinion publique se montre nettement plus réticente lorsqu’il s’agit de toucher à l’épargne populaire. L’idée d’une taxation accrue des plans d’épargne comme le PEA (Plan d’Épargne en Actions) ou le PER (Plan d’Épargne Retraite) est majoritairement rejetée : 66 % des Français y sont opposés. Ce refus est également fort concernant les contrats d’assurance-vie, avec 63 % des répondants s’opposant à une hausse de leur taxation.

Cette protection de l’épargne s’explique par un attachement fort à ces produits, vus comme des leviers pour maintenir un niveau de vie décent à la retraite. Selon Olivier Malteste, directeur des études chez Yomoni, toute hausse de la fiscalité sur l’épargne pourrait entraîner une réduction de cette dernière, compromettant les revenus futurs des retraités.

Une équation délicate pour le gouvernement

La situation révèle un paradoxe : d’un côté, les Français soutiennent majoritairement une hausse des impôts pour les plus aisés et les entreprises ; de l’autre, ils sont farouchement opposés à une augmentation de leur propre fiscalité et à des mesures touchant leur épargne. Ce fossé entre ces deux postures place le gouvernement devant un véritable casse-tête.

François Kraus, directeur du pôle Opinion à l’Ifop, souligne que la clé pour faire accepter les futures réformes fiscales résidera dans la capacité du gouvernement à rassurer les classes moyennes et populaires tout en trouvant un équilibre avec la taxation des plus riches. Ce défi est d’autant plus grand que la crédibilité du gouvernement en matière de protection fiscale semble déjà ébranlée.

Un équilibre fragile

L’étude Ifop pour Yomoni met en lumière les contradictions et tensions au sein de l’opinion publique française. Si une grande majorité des Français soutient l’idée de faire contribuer davantage les ménages aisés et les grandes entreprises, ils restent farouchement attachés à la protection de leur propre pouvoir d’achat et de leur épargne. Cette dualité rend la mise en œuvre de nouvelles réformes fiscales particulièrement complexe pour le gouvernement, qui devra naviguer entre des demandes de justice fiscale et des craintes largement répandues d’une augmentation des impôts personnels.

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Sources :

Étude Ifop pour Yomoni réalisée début octobre 2024 auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 personnes.

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