Essai Audi SQ6 e-tron : Que la lumière soit et la lumière fut !

Symbole de vie et de richesse, la lumière est aussi le guide indispensable des conducteurs une fois l’obscurité venue. Depuis quelques années, c’est également le pilier de l’identité des marques automobiles. Travailler la signature lumineuse des nouveaux modèles est ainsi devenu un art dans lequel Audi est passé maître. Aujourd’hui, la marque aux anneaux s’inscrit une nouvelle fois en pionnière avec sa dernière innovation, le « Car-to-X ». Derrière ce terme, des phares « intelligents », capables d’afficher des informations de communication, intégrés en avant-première sur le (S)Q6 e-tron. Un SUV 100% électrique très attendu dont nous avons pu prendre le volant durant quelques jours sur les routes du Lubéron, une région où la lumière n’est jamais loin…

Gordes ©Julien Thoraval

Une nature préservée, des petits villages suspendus sur des éperons rocheux, le Luberon regorge de trésors à découvrir, à l’image de Gordes qui se dévoile à la sortie d’un virage. Des maisons érigées sur un promontoire dont les façades s’illuminent à la faveur d’une percée du soleil à travers les nuages, bien présents en ce début d’automne. Heureusement, notre compagnon de route, l’Audi SQ6 e-tron, a le bon goût de disposer d’un généreux toit panoramique, ouvrant qui plus est. Une option indispensable pour apporter de la lumière dans un intérieur où les tons sombres prédominent sur le SQ6, la déclinaison la plus sportive du Q6 e-tron.

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Pour le reste, le dernier né de la marque aux anneaux est fidèle à la rigueur germanique avec un intérieur où sobriété et matières nobles (cuir et alcantara) prédominent. Le virtual cockpit est désormais confié à deux écrans OLED de 11,9 et 14,5 pouces incurvés vers le conducteur. Le passager pourra quant à lui disposer de son propre écran de 10,9 pouces pour visualiser la navigation, ajuster l’ambiance lumineuse à bord, regarder une vidéo Youtube ou bien entendu, lancer sa playlist préférée. Et pour encore plus d’ambiance, Audi offre la possibilité de télécharger une application karaoké ! Les enfants apprécieront, le conducteur, c’est moins certain…

Ce dernier pourra toujours se détendre via un des trois programmes de massage proposés. Un atout de taille pour les longs trajets, décuplé par l’efficacité des aides à la conduite. Le travail des ingénieurs Audi est en effet à saluer, le régulateur adaptatif et le centrage dans la voie, sont, d’une efficacité redoutable tout en offrant une progressivité naturelle, y compris sur les petites départementales étroites du Lubéron.

Il faut dire qu’avec près de 2m de large pour 4,8m de long, le SQ6 e-tron affiche un gabarit respectable. De quoi accueillir à son bord quatre, voire cinq adultes dans le plus grand confort. Son empattement (écart entre les roues avant et arrière) généreux de 2,8m n’y est pas étranger mais c’est surtout la suspension pneumatique de série sur SQ6 qui fait merveille. Cette dernière permet d’absorber les irrégularités de la route mais aussi d’adapter la hauteur de caisse à la vitesse et/ou au mode de conduite sélectionné. Outre son efficacité, saluons, au passage, la discrétion du compresseur, imperceptible au quotidien.

Essai Audi SQ6 e-tron

Domaine des Andéols : un écrin intimiste pour les amateurs de design

Se fondre dans le paysage, c’est sans doute le terme qui définit le mieux le Domaine des Andéols. Situé à Saint-Saturnin-les-Apt, à quelques minutes à peine du village de Roussillon et ses falaises ocres, cet hôtel intimiste est un joyaux à découvrir. Une œuvre façonnée par Patrizia et Olivier Massart. Homme de l’ombre, devenu un des chorégraphes et metteur en scène parmi les plus courus de la fashion week pour mettre en lumière les créations des plus grands couturiers : Yves Saint Laurent, Jean-Paul Gaultier, Louis Vuiton, Christian Dior et bien d’autres.

Grand amateur d’art, Olivier Massart est resté fidèle à ses racines où il aime se ressourcer dans la quiétude de son hameau provençal. D’abord pensé comme un havre de paix et de nature pour sa famille et ses proches, la dizaine de maisons indépendantes et les huit suites natures sont aujourd’hui ouvertes à tous. L’occasion de s’offrir une parenthèse hors du temps avec, et c’est là le plus original, de véritables œuvres d’art issues des plus grands designers contemporains. Chaque chambre/maison dispose ainsi de sa propre ambiance et décoration.

Mention spéciale aux suites natures, baignées de lumière avec leur immense baie vitrée s’ouvrant sur les lavandes et les oliviers du domaine. Une ode à la nature avec en point d’orgue un déjeuner sous le platane majestueux du domaine, bercé par une légère brise. Diner gastronomique à « La Loggia » et petit-déjeuner sont eux l’occasion d’admirer un fresque signée Jean-Charles de Castelbajac et une bibliothèque où ouvrages de mode et photographie servent de décor.

Savoir se fondre dans le décor est aussi une des qualités de ce nouveau SQ6 e-tron. Et si le coloris « bleu plasma » est un peu moins commun que les traditionnels gris foncé et noir qui risquent de lui damner le pion au moment de la commande, il n’en demeure pas moins discret. A l’inverse du « bleu cobalt » de notre garde temps Herbelin Cap Camarat qui nous a accompagné durant cette escapade provençale.

La lustrerie Mathieu : un savoir-faire unique en France

Mais il est justement temps de reprendre la route. Laissons Roussillon et son effervescence touristique de côté pour aller à la découverte d’un autre trésor du Lubéron, la lustrerie Mathieu.

Installée dans une ancienne usine d’ocre, cette entreprise familiale, labellisée entreprise du patrimoine vivant, est devenue la référence en matière de création et restauration de lustres. Parmi ses clients, des particuliers mais aussi les plus grands monuments de France, à l’instar du château de Versailles. Une visite (gratuite) sera l’occasion de découvrir les artisans, pour la plupart compagnons du devoir, œuvrer à la restauration ou la création de nouvelles pièces, parfois majestueuses.

Mais aussi, peut-être, de croiser Régis Mathieu, aujourd’hui à la tête de l’entreprise familiale aux côtés de sa fille. Un nom sans doute familier à certains, et pour cause, Régis Mathieu est aussi un passionné de l’art automobile et partenaire de grand événement comme le concours Arts et Élégance de Chantilly. Il est aussi connu pour ses expositions « lumière sur » au sein de ses ateliers où belles mécaniques se découvrent à la lumière de ses créations.

Au-delà de leur fonction première – éclairer -, les lustres ont aussi et surtout servi à embellir une pièce et par la même occasion revendiquer un statut social

Régis Mathieu – Lustrerie Mathieu

La lumière comme personnalisation

Difficile de ne pas faire le parallèle avec l’univers automobile. Depuis près de 20 ans, Audi n’a eu de cesse de développer et s’inspirer des nouvelles technologies pour concevoir les signatures lumineuses de ses modèles. LED, Laser puis désormais OLED, les phares deviennent ainsi des signes distinctifs reconnaissables au premier coup d’œil. Aujourd’hui, les nouveaux Q6 et SQ6 e-tron marquent une nouvelle étape avec l’arrivée des signatures lumineuses personnalisables (avant et arrière) par l’utilisateur, simplement en faisant son choix dans le menu idoine du système d’infotainment (basé sur Android Automotive) ou via l’application myAudi. Huit possibilités sont ainsi offertes sur le SUV électrique. D’autres pourraient suivre dans un avenir plus ou moins proches, via de futures mises à jour ou le « store » Audi (achats « in-app »).

Outre l’aspect esthétique, Audi entend aussi s’appuyer sur cette technologie d’affichage dynamique pour informer les autres conducteurs (Car-to-X). Concrètement, allumer les feux de détresse entraine l’apparition immédiate d’un pictogramme « danger ». S’approcher à moins de deux mètres de la voiture, entraine instantanément un changement de la signature lumineuse matérialisé alors par trois carrés. Là encore, pour signifier un danger imminent.

Une avancée technologique permise grâce aux 60 segments OLED présents dans chaque phare. Autre nouveauté introduite sur ces nouveaux Q6/SQ6, la face avant se voit dotée de blocs optiques indépendants pour les phares Matrix LED. La calandre singleframe pleine, typique des véhicules électriques, est quant à elle toujours de la partie. Ouvrir le capot laisse la possibilité de découvrir un frunk de 64l, à condition du moins d’avoir coché l’option au moment de la commande (270€, il n’y pas de petits profits…). A défaut, il est toujours possible de loger les câbles de recharge dans le double fond du coffre sans amputer son volume de chargement (526l). Ce dernier peut ainsi recevoir aisément quatre valises cabines à la verticale comme nous avons pu le constater au moment de reprendre la route vers Paris.

Essai Audi SQ6 e-tron

Autonomie et consommation : une génération bien née !

Un trajet de plus de 800 kms, parfait pour apprécier une dernière fois les qualités dynamiques de cet Audi SQ6 e-tron. Fort de 489 ch, avec un 0 à 100 km/h abattu en 4,4s, s’insérer ou dépasser ne lui pose guère de difficulté. L’insonorisation est excellente, au point de se sentir totalement isolé des bruits environnants jusqu’à 110 km/h. Au-delà, le murmure des frottements de l’air pourra être perceptible. Mais il a fort à parier que ce soit la douce mélodie des notes distillées sur le système audio Bang & Olufsen qui vous accompagne. A ce sujet, saluons la possibilité d’opter pour des appuie-têtes actifs avec haut-parleurs intégrés. Ces derniers offrent ainsi une meilleure immersion sonore mais aussi et surtout, la possibilité de diffuser les informations de navigation uniquement au conducteur par ce biais.

Car oui, avec un véhicule électrique, utiliser le système de navigation embarqué est un passage obligé pour les grands trajets afin de profiter du planificateur d’autonomie. Ce dernier va ainsi calculer en temps réel les arrêts recharges nécessaires pour atteindre la destination. Illustration avec trois arrêts estimés au moment du départ à Avignon qui seront finalement réajustés en deux seulement pour cause de circulation en accordéon et intempéries sur la première moitié du trajet.

L’occasion (fortuite) d’évaluer la consommation du SQ6 à diverses allures. Sur départementales et autoroutes en ne dépassant pas les 100 km/h, l’ordinateur de bord affiche une moyenne de 19 kW. A 130 km/h, la moyenne grime à 23-24 kW. Un chiffre également relevé en mode « dynamic » avec une conduite à l’avenant. Des moyennes respectables pour un SUV de près de 2,5 tonnes rappelons-le.

Essai Audi SQ6 e-tron

Au-delà de la consommation, toujours aléatoire en fonction du profil de la route et du conducteur, l’Audi (S)Q6 dispose d’un atout plus objectif. Une architecture 800V et surtout une courbe de charge attractive. Audi annonce une puissance de charge maximale de 270 kW, nous avons constaté jusqu’à 283 kW en début de charge. Plus la batterie de 95 kWh (brut) se remplit, plus la vitesse (de recharge) va décroître. Toutefois, le SQ6 fait figure de bon élève avec une puissance de 155 kW relevés lorsque la batterie est à 70% et toujours 111 kW quand elle atteint 81% ! Autrement dit, recharger jusqu’à ce seuil symbolique ne vous immobilisera qu’une petite vingtaine de minutes. De là à dire que la voiture recharge plus vite ses batteries que celles de ses passagers, il n’y a qu’un pas…

Essai Audi SQ6 e-tron

Une borne récalcitrante nous a d’ailleurs donné l’occasion de constater la bonne tenue de la courbe de charge du SUV Audi. Une berline allemande de gabarit et catégorie identiques s’est ainsi branchée avec un niveau de charge similaire à celui de notre SQ6 dix minutes avant que l’une de nos cartes de recharge daigne être reconnue. Malgré ce contretemps, le SUV Audi fut le plus efficace avec 67 kWh engloutis en 29 min contre 66 kWh en 38 min pour la berline.

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Notre avis sur l’Audi SQ6 e-tron : le bon élève

Première nouveauté majeure depuis plusieurs années, l’Audi (S)Q6 était attendu au tournant par beaucoup. Sans révolutionner le marché, le SUV électrique premium de milieu de gamme de la marque aux anneaux se révèle bien né. Un design extérieur consensuel, un intérieur plus accueillant pour séduire les cadres supérieurs et autres chef d’entreprises fidèles à la marque allemande. Ces derniers retrouveront tous les ingrédients d’un SUV valorisant à la pointe de la technologie. L’autonomie de plus de 500 kms (WLTP) et surtout une vitesse de charge acceptable permettent d’envisager de longs trajets sereinement. Rappelons toutefois qu’il s’agit ici de la version SQ6, la plus puissante. Le « Q6 e-tron performance » attendu dans les prochaines semaines sera certes un peu moins performant (306 ch) mais devrait permettre de profiter d’une autonomie encore plus importante avec sa transmission uniquement sur les roues arrière.

Essai Audi SQ6 e-tron

Après plus de 1000 kilomètres parcours en sa compagnie, difficile de lui trouver de véritable défaut. Confortable, performant, voire même sportif (dans les limites de son gabarit et de sa masse bien entendu) mais toujours rassurant grâce à sa transmission Quattro, l’Audi SQ6 s’adapte sans rechigner à la plupart des situations. Le freinage conserve un feeling naturel, sans a-coups entre le mode régénératif et les disques comme c’est souvent le cas sur les véhicules électriques. Le mode B autorise quant à lui la conduite « One Pedal » jusqu’à l’arrêt.

Le seul bémol est sans doute à chercher du côté des tarifs (plus de 110000€ pour le modèle essayé) et des innombrables options. Mais c’est là le propre des marques allemandes qui peuvent néanmoins compter sur leurs fortes valeurs résiduelles après trois ans pour proposer des loyers (LDD) bien plus compétitifs (moins de 900€ pour un Q6 bien équipé par exemple). Sans parler des options d’amortissements de la batterie pour les entreprises, qui seront à ne pas douter les premiers acheteurs de ce SUV électrique Audi.

In fine, le seul reproche provient des touches tactiles sensitives situées sur le volant. Si d’autres marques du groupe ont choisi de faire machine arrière, Audi a manifestement choisi de suivre une voie opposée. Dommage car les appuis involontaires sont, très trop fréquents au quotidien !

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D’aucuns pourraient également lui reprocher un caractère trop timoré pour une Audi affublé du badge « S ». Son châssis semble en effet prêt à accueillir davantage de puissance et nous laisser rêver à une version « RSQ6 »… Elle viendrait alors titiller sur son terrain de jeu, son cousin germain, le Porsche Macan Turbo…

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© Julien Thoraval – Photos non libres de droit

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