Eaux turquoise, plages désertes, nature intacte… et pourtant, personne n’en parle.
À quelques heures de bateau de la Thaïlande continentale, cette destination coche toutes les cases du paradis tropical — sans le prix des Seychelles, ni la foule des spots connus. Le genre d’endroit qu’on hésite presque à dévoiler.
1. Un archipel à part dans une Thaïlande qui va (trop) vite
La Thaïlande a de quoi combler tous les fantasmes tropicaux. Mais soyons honnêtes : certaines de ses îles ont perdu un peu de leur magie, à force de surfréquentation, de béton mal placé ou de bars qui diffusent de la techno 24h/24. Les Similan, elles, ont su rester à l’écart. Littéralement.
Perdues dans la mer d’Andaman, au nord-ouest de Phuket, ces 11 îles sont protégées depuis les années 80. Et ça change tout. Pas d’immeubles, pas de jet-skis en furie, juste de la jungle, du sable blanc, de l’eau transparente, et ce silence qu’on a presque oublié.
Sur place, pas de surprise : c’est beau, brut, et radicalement paisible. L’île numéro 8, Koh Similan, est la plus connue – notamment pour sa fameuse Sail Rock, ce gros bloc granitique planté au-dessus d’un lagon bleu électrique. Mais même celle-là reste sobre. L’essentiel est ailleurs : dans les lumières du matin, dans la clarté de l’eau, dans cette impression que rien n’a encore été abîmé.
Le parc est ouvert seulement sept mois par an – d’octobre à mai – et certaines îles sont fermées au public pour préserver les tortues marines. Résultat : l’endroit reste préservé. Et c’est une chance.
2. S’y rendre : pas compliqué, mais mieux vaut s’organiser
Les Similan sont loin d’être inaccessibles. Il faut juste accepter l’idée qu’on n’y arrive pas par hasard. Le point de départ le plus pratique, c’est Khao Lak, une petite ville tranquille à 50 km des îles. C’est de là que partent la plupart des excursions.
Si vous êtes à Phuket, comptez 1h30 à 2h de bateau rapide, selon la météo. Les tarifs varient (entre 3 500 et 6 000 bahts), mais tout est inclus : équipement, repas, droits d’entrée au parc. C’est fluide. Si vous êtes plus du genre à privatiser un bateau pour éviter la foule, c’est possible aussi – mais il faut aimer casser la tirelire (jusqu’à 35 000 bahts pour une journée à plusieurs).
Depuis Bangkok, deux options :
- L’avion jusqu’à Phuket (environ 2h, autour de 3 500 bahts), puis la route vers Khao Lak.
- Le bus de nuit pour Khao Lak (12h de trajet, moins cher, moins glamour).
Et depuis Krabi ? Il faudra rejoindre Khao Lak par la route (environ 2h), car il n’y a pas de liaison directe en bateau. C’est un détour, mais il vaut le coup.
Conseil simple : si vous voulez y aller sans perdre de temps, Khao Lak est clairement la base la plus pratique. Moins touristique que Phuket, plus posée, et bien placée.
3. Que faire sur place (à part se pincer en regardant le décor) ?
On vient aux Similan pour ce qu’il y a sous l’eau, autant que pour ce qu’il y a dessus. Le parc marin est un des plus riches de Thaïlande, et les plongeurs du monde entier le savent. Coraux mous, raies manta, tortues, barracudas, requins-léopards… Ici, on plonge pour de vrai.
Les spots mythiques ? Elephant Head Rock, East of Eden, ou Richelieu Rock (hors archipel mais souvent inclus dans les croisières).
Et si vous n’avez pas votre niveau PADI ? Pas de panique : le snorkeling suffit largement à en prendre plein les yeux.
Deux façons de visiter les Similan :
- L’excursion à la journée : départ tôt, retour en fin d’après-midi. On fait 2 ou 3 îles, on mange sur la plage, on nage dans des eaux qu’on pensait réservées aux cartes postales.
Tarif : entre 70 et 120 euros, tout compris.
Simple, efficace. - Le liveaboard : croisière de 2 à 5 jours avec nuit sur le bateau.
Plus immersif, plus calme, parfait pour les plongeurs et ceux qui veulent profiter du lever de soleil en mer sans personne autour. À partir de 400 euros, mais l’expérience est unique.
À noter : on ne dort plus sur les îles elles-mêmes, pour préserver les écosystèmes. Depuis 2018, tous les hébergements sur place ont été fermés. On dort donc à Khao Lak ou à bord du bateau.
Et le budget dans tout ça ?
- Entrée au parc : 500 bahts (environ 13 €)
- Excursion à la journée : 70 à 120 €
- Liveaboard : de 400 à 1 000 € selon durée et standing
- Nuit à Khao Lak : entre 30 et 80 € dans un hôtel très correct
En clair : c’est le luxe d’un décor paradisiaque, sans l’étiquette Bora Bora.
Avant que ça change
Les Similan sont encore préservées, mais ça ne durera pas éternellement. Parce que plus les gens en parlent, plus ils viennent. Et même avec un parc fermé une partie de l’année, la tentation de développer est là.
Alors si vous cherchez une expérience thaïlandaise loin des clichés, sans Instagram dans tous les coins ni bateaux collés à la plage, c’est maintenant qu’il faut y aller.
Pas dans cinq ans. Pas quand tout le monde y sera déjà allé.
Maintenant.