Le cancer de la prostate est un mal qui touche malheureusement de nombreux hommes en France, avec plus de 50 000 nouveaux cas tous les ans. Mais s’il est possible d’en guérir dans la majorité des situations, une bonne hygiène de vie et quelques préconisations peuvent aussi aider à le prévenir.
Le cancer de la prostate : qu’est-ce que c’est ?
D’entrée de jeu, il sied de savoir ce que c’est que la prostate. Il s’agit d’une glande qui se situe sous la vessie, et qui entoure le canal urinaire. Elle fait partie du système de reproduction masculin, et a la taille d’une noix. Elle joue un rôle essentiel dans la production de sperme chez l’homme, et inclusivement dans la fonction de reproduction.
Le cancer de la prostate est l’un des maux qui sévissent le plus chez l’homme. C’est un type de cancer assez répandu, et qui fait partie des principales causes de décès depuis de nombreuses années (mais on en guérit aussi très bien quand il est détecté à temps, rassurez-vous !).
Cette tumeur maligne se développe à partir des cellules de la prostate et se matérialise par une transformation progressive des cellules épithéliales qui servent de revêtement à la prostate. Dans la grande majorité des cas, les scientifiques s’accordent à dire que le cancer de la prostate peut être considéré comme un adénocarcinome.
Il est donc opportun que vous puissiez comprendre comment elle se développe, afin de savoir la conduite à tenir pour le prévenir ou pour l’éviter.
Les stades d’évolution de la maladie
On reconnaît en règle générale deux stades d’évolution du cancer de la prostate :
- Le cancer localisé encore appelé intracapsulaire : il s’agit d’une forme de cancer où les cellules cancéreuses se trouvent exclusivement dans la prostate.
- Le cancer extracapsulaire : ici, le cancer va au-delà de la capsule prostatique, à un point où les cellules cancéreuses se désolidarisent et transitent à travers les vaisseaux des tissus lymphatiques ou sanguins. Elles intègrent et affectent alors les ganglions lymphatiques se trouvant autour de la prostate, et les autres organes se trouvant à distance.
Il est à noter que le cancer de la prostate est un cancer dont l’évolution s’effectue à un rythme lent ; il peut se développer sur 10 à 15 ans et rester longtemps localisé. Dans certains cas, il peut être latent, et ne laisser apparaître aucun symptôme, même si des formes d’évolution rapide existent également. Mais il est important de savoir que certains facteurs de risque en favorisent le développement.
Les facteurs de risque
Il existe divers facteurs qui entrent en ligne de compte dans le développement du cancer de la prostate. Les plus fréquents d’entre eux sont :
- L’âge : plus l’âge augmente, plus le risque de contracter un cancer de la prostate est important. Plutôt basse avant 50 ans, la probabilité augmente à partir de 60-65 ans.
- Les antécédents familiaux : vous pouvez être atteint d’un cancer de la prostate selon la fréquence de cette maladie dans votre famille, c’est-à-dire selon que vos ascendants ou leurs ascendants aient eu à le contracter avant eux.
Dans ces conditions, la maladie se présente sous trois formes. Il existe d’une part la forme sporadique, c’est-à-dire celle qui est non héréditaire. Elle est d’ailleurs la plus répandue (75% des cas).
D’autre part on compte la forme familiale, qui, comme son nom l’indique, est l’expression de l’existence dans votre famille d’un minimum de deux cas de cancer de la prostate. Les personnes concernées peuvent être vos apparentés du premier degré (mère et père) ou de second degré (oncle, grand-père). Cette forme familiale du cancer représente selon les spécialistes 20% des cas.
Vient enfin la forme héréditaire qui s’identifie à l’existence d’au moins trois cas de cancer de la prostate dans votre famille. Ce cas concerne vos apparentés au premier et second degré, ainsi que 2 membres de votre famille chez qui ce type de cancer aurait été diagnostiqué avant 55 ans. Selon les spécialistes, cette forme héréditaire représente 5% des cas.
- Les origines ethniques : elles s’entendent ici au sens de votre zone de provenance sur le globe. Si vous êtes par exemple d’origine asiatique, vous avez peu de chance d’avoir un cancer de la prostate. Si, par contre, vous êtes d’origine caucasienne ou afro-américaine, les probabilités sont nettement plus fortes.
- Le surpoids : dans une étude publiée en 2022, les chercheurs ont pu déceler un lien entre surpoids et risques de mortalité accrus pour les malades du cancer de la prostate.
Dans tous les cas, avec une bonne hygiène de vie, il est possible de prévenir le cancer de la prostate. Quelle conduite adopter dans ce cas ?
Alors, comment éviter le cancer de la prostate ?
La prévention du cancer de la prostate part avant tout de vos bonnes habitudes alimentaires.
- Dans un premier temps, vous devez réduire votre consommation de matières grasses. Une forte consommation de lipides, notamment ceux contenus dans les viandes rouges et produits laitiers, augmente les risques de cancer de la prostate. Vous devez donc limiter votre consommation d’aliments à forte teneur en matières grasses.
- Vous pouvez également augmenter votre consommation de tomate ; étant donné sa forte teneur en lycopène, un nutriment antioxydant. La pastèque, le pamplemousse, le poivron rouge sont d’autres aliments à consommer à cet effet. La consommation d’aliments riches en sélénium est aussi à encourager en ce sens. Celui-ci se retrouve à forte dose dans les légumineuses, les aliments comme les pois, les fèves, les lentilles.
- Le tabagisme favorise le développement de plusieurs types de cancer, dont celui de la prostate. Si vous êtes fumeur, vous devez alors réduire votre consommation de cigarettes, à défaut d’arrêter définitivement. Et si vous n’êtes pas fumeur, bien sûr, autant ne pas commencer !
- Le fait d’avoir régulièrement des activités sportives, vous permet également de prévenir cette maladie.
- Enfin, et c’est valable à tout âge, les relations sexuelles régulières, ou la masturbation peuvent participer à prévenir la survenue d’un cancer de la prostate.
Vous aurez compris que le cancer de la prostate est un mal qui gagne du terrain, mais qu’il est possible de prévenir. Au-delà des facteurs de risques héréditaires, l’adoption d’une bonne hygiène alimentaire doit être de mise.
Enfin, pour être sûr de détecter la maladie à temps, pensez à vous faire dépister régulièrement par votre médecin après 50 ans. L’examen est très rapide et indolore. Certes, ce toucher rectal peut paraître désagréable, mais mieux vaut prévenir que guérir, non ?