« Une reconversion dans la mode, pourquoi pas ? »
Le nom de Damien Perquis ne dira probablement pas grand-chose à ceux qui n'aiment pas trop le football. Pour les autres, en revanche, il a laissé l'image d'un défenseur robuste au mental de guerrier, notamment passé par Saint-Etienne et Sochaux.
Depuis 2012, Damien Perquis évolue au Bétis Séville, une équipe qui lutte aujourd'hui pour se maintenir en première division du championnat d'Espagne. Autant dire que cette saison n'a pas été simple jusqu'ici pour les Sévillans. Et encore moins pour Damien, victime d'une double fracture de la mâchoire au mois de novembre dernier. "C'est rare dans le football, mais ça m'est arrivé", rigole aujourd'hui celui qui porte le maillot de l'équipe nationale de la Pologne depuis 2012. Cette blessure, la fin de saison, son intérêt pour la mode et son avenir : voilà ce dont nous avons parlé avec Damien Perquis…
Damien, cette saison à Séville est un peu compliquée. Comment envisages-tu les mois à venir ?
Le principal objectif est évidemment le maintien en Liga. On y croit encore. Dans l'équipe, on sent que tout le monde est concerné et veut atteindre ce but, donc je reste optimiste. A côté de ça, on a encore l'Europa League qui nous offre de beaux moments (et notamment un chaud derby face au FC Séville en 8ème de finale, ndlr).
Après cette saison, il te reste encore un an de contrat, tu sais ce que tu feras après ?
Non, tout est possible. On n'a pas encore parlé de prolongation de contrat avec mes dirigeants. Je peux partir comme je peux rester à Séville. C'est un peu la même situation que quand j'étais à Sochaux. Maintenant, j'aurai 31 ans à la fin de mon contrat, donc, on verra…
J'ai cru comprendre que tu t'intéressais à la mode. Tu as déjà envisagé une reconversion dans ce domaine ?
A la base, j'avoue que je m'habillais juste "à l'arrache" : jean, baskets, sweat à capuche. Et puis, j'ai évolué, surtout quand j'ai rencontré ma femme ! Maintenant, je fais beaucoup plus attention à l'image que je renvoie, sans être dans l'excès ou le m'as-tu vu.
Pour ce qui est de la reconversion dans la mode, pourquoi pas ? J'ai toujours pensé que c'était un milieu à part, peut-être un peu fermé, mais c'est vrai que ça peut être intéressant. Le plus dur, ce ne serait pas forcément de se lancer, mais plutôt de réussir.
Et puis, on a déjà vu pas mal de footeux se lancer dans la mode ! On pense notamment à Brandao, que l'on avait rencontré l'an dernier…
Oui, je pensais aussi à Djibril Cissé, qui a créé Mr Lenoir. Lui, il a fait ce qu'il aime, quelque chose qui lui plait. Ca plaira à certains et d'autres n'aimeront pas, mais lui l'a fait.
Et toi, justement, quel serait le genre de projet qui t'intéresserait ?
J'en ai plusieurs en tête. Avec ma femme, on a déjà parlé de la possibilité de créer une marque pour les enfants voire les bébés. Peut-être aussi sur des vêtements pour les futures mamans. Mais à titre personnel, j'ai aussi un autre projet qui me tient à cœur sur une collection plus streetwear, par exemple avec une veste de survêtement un peu classe qu'on pourrait aussi bien porter avec un jean, une tenue sportswear qu'avec des vêtements plus formels. Mais bon, tout ça, ce ne sont que des projets, rien n'est encore défini. On verra après le foot !
Tu parles de streetwear, c'est un style qui te plait ?
Ben, comme je disais, avant, je portais tout le temps des baskets, des sweats à capuche. Aujourd'hui encore, même si je fais plus attention à mon look. C'est la tenue la plus simple et la plus pratique pour aller à l'entraînement.
A côté de ça, je porte aussi de plus en plus de chemises et j'ai toujours eu un goût prononcé pour les costumes. Si ça ne tenait qu'à moi, j'en porterais tous les jours ! Mais vu mon rythme, entre les entraînements, les déplacements, la sieste quotidienne… je passerais plus de temps à froisser les vêtements qu'à les porter !
Il y a des marques qui te plaisent plus que d'autres ?
A Paris, j'ai découvert les créations de Scovandeli, un couple de créateurs qui proposent des costumes élégants notamment. Ils utilisent de belles matières, ce sont des vêtments avec de belles coupes, c'est frais ! Sinon, je pourrais aussi citer une marque comme Dolce&Gabbana. C'est la référence ultime pour un beau costume et c'est vrai que j'aime beaucoup tout ce style italien.
Et à part la mode et le foot, comment se passe ta vie à Séville ?
Je passe pas mal de temps avec ma petite famille. Et puis sinon, je suis aussi avec toute une colonie d'expatriés français, qui n'ont aucun lien avec le foot. Il y a des biologistes, des gens de chez Ryan Air… Et puis bon, il y a aussi Kevin Gameiro (le joueur français du FC Séville, ndlr) avec qui je m'entends très bien… On aime bien tous se retrouver pour discuter, échanger, passer de bons moments et parler d'autre chose que de football.
Si tu n'avais pas été footballeur, d'ailleurs, tu aurais fait quoi ?
J'ai toujours dit que j'aurais aimé entrer dans la BAC, la brigade anti-criminalité. Pour l'adrénaline, déjà. Et puis aussi parce que je n'aime pas l'injustice. Il faut dire aussi que j'ai pas mal de membres de ma famille qui travaillent dans ce milieu, la gendarmerie notamment.
Ah oui, rien à voir avec le foot ou la mode, donc !
Ah non, rien de rien !
Bon, eh bien, merci Damien et bon courage pour la fin de saison avec le Bétis, la suite de ta carrière et tes projets dans la mode !
Merci à vous, c'est gentil !