Test iPad Pro M4 ou comment Apple a réalisé la tablette tactile parfaite !

Depuis quatorze ans, Apple n’a eu de cesse d’améliorer sa tablette tactile. Cette année, le fleuron de la gamme, l’iPad Pro progresse encore au point de s’approcher de la perfection. Du moins, c’est le sentiment qui semble s’imposer. Plus fin, plus léger, plus puissant et désormais doté d’un écran OLED. Enfin ! Diront certains. Mais les nouveautés ne s’arrêtent pas là. L’iPad Pro M4 2024 voit aussi son Pencil et son Magic Keyboard évoluer. Sur le papier, tous les signaux semblent donc au vert pour un iPad exceptionnel cette année. Mais est-ce vraiment le cas à l’usage ? Notre bilan après un été passé en compagnie de l’iPad Pro M4 11 pouces.

iPad Pro M4 : les 5 nouveautés incontournables

Ecran OLED : un bon en avant pour l’iPad Pro M4 (11 pouces)

Impossible de réinventer la roue. Une expression qui sied à merveille à l’iPad. Et pour cause, une tablette tactile se résume pour ainsi dire à son écran. Si le design n’évolue guère par rapport à la génération précédente d’iPad, l’une des principales nouveautés réside dans la technologie employée. Exit l’IPS, place à une dalle OLED « Ultra Retina XDR ». Et comme Apple ne fait jamais les choses à moitié, il s’agit en réalité de deux dalles (« tandem OLED ») superposées afin d’offrir une luminosité exceptionnelle, capable d’atteindre 1000 nits (voire 1600 en HDR). De quoi assurer une bonne lisibilité en extérieur, même un jour ensoleillé. Apple propose par ailleurs une option « verre nano-texturé », sorte de revêtement mat, plus propre que du papier, encore moins sensible aux éventuels reflets. Attention toutefois, si l’efficacité est réelle, la sensation de netteté est moindre comparée à la dalle « standard ».

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Parmi les autres avantages d’une dalle OLED, un taux de contraste infini, des couleurs plus vives, des noirs à la profondeur inégalée et des angles de vision plus larges. Les amateurs du 7e art apprécieront, l’apport d’un écran OLED étant particulièrement visible sur des scènes sombres d’un film comme d’Interstellar.

Pour les autres usages, les différences sont bien plus ténues, du moins par rapport à la dalle micro-LED présente sur les iPad Pro M2 13 pouces de la génération précédente. A l’inverse, en comparant avec les iPad Pro M2 11 pouces 2022, qui eux étaient basé sur une « simple » dalle IPS, le gain en termes de colorimétrie est bien visible.

Puce Apple Silicon M4 : Vers l’infini et au-delà ?

Autre nouveauté marquante de cette cuvée 2024, les iPad Pro sont désormais équipés d’une puce M4. Une exclusivité pour la tablette qui s’offre ainsi la primeur de la nouvelle puce Apple Silicon et qui se paie le luxe de devancer les MacBook Air en termes de puissance brute sur divers benchmark dont Geekbench (+20% pour la partie CPU). La puce M4 apporte également une prise en charge du Ray-Tracing au niveau matériel. Bref, un potentiel de puissance exceptionnel pour une tablette dont on peine toujours à percevoir le besoin réel. Exporter un lot de photos est certes un peu plus rapide que sur un iPad Pro M2 (47s vs 59s), tout comme le rendu d’une vidéo sous Final Cut Pro (1m22 vs 1m37) mais à l’usage la fluidité est identique sur les deux modèles.

En revanche, la dissipation de la chaleur est bien mieux maitrisée sur les iPad Pro M4. Ainsi, alors que notre iPad Pro M2 est régulièrement chaud au toucher (au niveau de l’arrière) lors de retouches sous Lightroom, l’iPad Pro M4 est à peine tiède dans les mêmes conditions, offrant ainsi une prise en main plus agréable.

Attention, deux versions de la puce M4 sont proposées sur les iPad Pro. Les versions 256 Go et 512 Go sont équipé d’une puce M4 avec 9 cœurs CPU / 10 cœurs GPU accompagnée de 8 Go de RAM. Les modèles de 1 To et 2 To sont quant à eux dotés d’une puce M4 avec 10 cœurs CPU / 10 cœurs GPU accompagnée de 16 Go de RAM.

Apple Pro M4 : plus fins, plus légers !

Apple a longuement insisté sur la finesse exceptionnelle de ses nouveaux iPad Pro. Et pour cause, à peine plus de 5 mm, soit une épaisseur moindre que celle d’un iPhone Pro 15 ! Soyons honnêtes, au moment de la présentation, cet argument nous a laissé plutôt indifférent. Les iPad (Pro) sont depuis longtemps minimalistes, quelques millimètres de gagnés ne semblaient pas si importants. Oui mais c’était sans compter le gain de poids opéré avec cette nouvelle génération d’iPad. Le modèle 13 pouces gagne ainsi plus de 100 grammes (582g) !

Une jolie progression qui se ressent instantanément à la prise en main et permet de le tenir plus longtemps avant de ressentir de la fatigue.

Caméra, bloc photo, les nouveautés cachées de l’iPad Pro M4

Terminons ce tour d’horizon par des nouveautés plus discrètes. Cela commence par le bloc photo qui voit son capteur grand-angle disparaitre et qui se « contente » désormais de deux objectifs 12 mégapixels (f/1.8). Le flash progresse également et devient « Adaptive True Tone ». Des évolutions qui pourront intéresser celles et ceux qui utilisent l’iPad en guise d’appareil photo. Cela semble toujours étrange mais manifestement l’usage est plus répandu qu’il n’y parait. Il suffit de visiter un lieu touristique pour le constater.

Sans doute plus intéressant, du moins pour ceux qui utilisent l’iPad avec une housse ou un Magic Keyboard, la webcam est désormais centrée sur le bord long. Bien plus pratique.

Dernière évolution, la disparition de l’emplacement SIM. Conséquence, si vous optez pour un iPad Pro M4 5G, il faudra obligatoirement passer par un opérateur capable de vous délivrer une eSIM. Un détail qui semble avoir échapper à certains, n’est-ce pas Orange…

Magic Keyboard et Apple Pencil Pro : le combo gagnant

Cette année, l’iPad voit ses deux compagnons de route évoluer. Si le form factor de l’Apple Pencil reste inchangé, il gagne une dénomination Pro. A la clé, l’introduction d’un système de retour haptique. Autrement dit, une vibration est émise lorsque l’on pince ou « double tap » sur le bas du stylet pour changer d’outil par exemple.

Apple renoue par ailleurs avec le souci du détail qui a fait sa renommée en intégrant une ombre projetée correspondant à la pointe sélectionnée. Enfin, l’Apple Pencil Pro (149€) peut désormais être localisé dans l’application idoine. Malheureusement, impossible d’émettre un son comme avec un AirTag. La fonctionnalité perd donc une partie de son intérêt, puisque vous êtes bien informé que votre stylet est à la maison mais pas dans quelle pièce.

Le Magic Keyboard (349 11 » / 399€ 13 ») gagne quelques grammes sur la balance et s’offre surtout une montée en gamme. Un revêtement externe plus flatteur au toucher et à l’intérieur, un repose poignet désormais en aluminium. Des touches de fonction font (enfin) leur apparition. Il est ainsi possible, par exemple, de régler la luminosité ou le volume sans interaction avec l’écran. La rétroaction offre un meilleur feeling et se rapproche de celle offerte sur les MacBook. Idem pour le trackpad désormais doté d’un retour haptique. La charnière adopte elle aussi l’aluminium et perd en épaisseur. Un port USB-C est toujours présent mais uniquement dédié à la charge. Impossible d’y brancher un écran externe ou un SSD / lecteur de cartes.

Notre avis sur l’iPad Pro M4 : un must have ?

Apple a pour habitude de dire que sa dernière nouveauté est la meilleure jamais produite de la gamme. Nul doute que l’affirmation se vérifie cette année pour les iPad Pro M4. Plus fins, plus légers, dotés d’un écran OLED d’excellente facture et surtout très lumineux, la tablette Apple n’a jamais été aussi aboutie et agréable à utiliser au quotidien.

Pour autant, après un été passé en sa compagnie, une pointe d’amertume persiste. L’iPad apparait encore et toujours bridé dans l’expression de son plein potentiel. Tantôt par les limitations d’iPadOS, tantôt par celles des applications. Certains éditeurs semblent craindre pour leurs modèles économiques et continuent de proposer des versions amputées de leurs logiciels. C’est le cas de Capture One dont la version iPad est privée des calques de réglages malgré un abonnement mensuel de 5,49€ requis. Et pourtant, retoucher ses photos sur l’écran avec l’Apple Pencil (Pro) est tellement plus intuitif et agréable qu’avec une souris ou un trackpad.

Un exemple parmi d’autres qui illustre bien le paradoxe de la tablette Apple. Aussi excellente soit-elle, on ne peut s’empêcher de se demander si dépenser a minima 1200€ dans un iPad Pro est bien raisonnable. Certains utilisateurs répondront sans hésiter par l’affirmative, encore plus si leurs usages tirent partie de l’Apple Pencil. Pour d’autres, ce sentiment mi-figue mi-raison peut conduire à la conclusion qu’un MacBook Air serait peut-être un meilleur investissement.

© Julien Thoraval – Photos non libres de droit

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