Chaque année, vous achetez une bouteille de beaujolais nouveau avec la certitude de ne pas l’aimer. Mais pourquoi devez-vous quand même déguster ce vin ?
En 2024, c’est le jeudi 21 novembre à minuit que débarque officiellement le fameux vin primeur. Evénement commercial, goût aseptisé… Chaque année, les critiques pleuvent au sujet du beaujolais nouveau, dont l’esprit sert pourtant la convivialité.
Voici de bonnes raisons de ne pas écouter les mauvaises langues. Comme nous vous l’avons déjà dit : halte aux idées reçues !
1. Le beaujolais nouveau peut se conserver (un peu)
Bien sûr, le beaujolais nouveau est un vin primeur. On découvre le fruit d’une vendange produite quelques mois plus tôt. Et la tradition repose justement sur cette dégustation précoce. Pour autant, rien n’empêche de procéder soi-même au vieillissement des flacons, dans la limite des six prochains mois, et les savourer au printemps 2025, par exemple.
Ceux qui n’écouteront pas les mauvaises critiques peuvent même oser servir le beaujolais nouveau lors des prochaines fêtes de fin d’année, à l’apéritif si des bouchées de charcuteries sont prévues, ou à table pour accompagner un gratin de queues d’écrevisse. Les accords mets-beaujolais peuvent être aussi variés que surprenants.
2. Il n’existe pas qu’un seul et même beaujolais nouveau
Les idées reçues ont la vie dure et aiment imposer au beaujolais nouveau son fameux goût de banane. Ce primeur dévoile une bouche fruitée, c’est vrai. Et c’est le but, puisque la macération est courte, limitée à sept jours maximum. Charge au vigneron d’appliquer ses propres conventions pour donner une trame propre à son vin. Le beaujolais nouveau est ainsi un vin artisanal, qui puise ses caractéristiques d’abord dans le terroir d’où proviennent les raisins.
Surtout, le vin primeur est pratiqué pour deux appellations du vignoble, à savoir le Beaujolais et le Beaujolais Villages. Il n’existe donc pas « un » beaujolais nouveau, mais « des » beaujolais nouveaux. Pour preuve, 2000 maisons et domaines fournissent leur propre interprétation du « beaujo nouveau ». D’ailleurs, depuis 2007, il existe même du Beaujolais Nouveau rosé !
Et face au succès qu’il rencontre, d’autres appellations s’aventurent aussi sur le marché des vins primeurs, à l’image du Côtes-du-Rhône nouveau du Domaine Boisson, installé à Cairanne.
3. Le millésime 2024 est très prometteur
Comme depuis 2-3 ans maintenant, l’année 2024 n’a pas démarré sous les meilleurs auspices dans le Beaujolais : grêle, canicule… Les quelque 8 000 hectares du vignoble n’ont pas été épargnés.
Pourtant, ce nouveau millésime témoigne de l’adaptation et de la résilience des vignerons face aux défis climatiques. L’interprofessions en parle même comme du « millésime de l’effort de la diversité », cela veut tout dire ! Les techniques modernes et le savoir-faire traditionnel se conjuguent pour produire des vins élégants et équilibrés, même dans des années difficiles. Pour ce cru 2024, les vendanges ont démarré moins tôt qu’en 2023, mais les vignes ont bénéficié d’un mois d’août chaud et ensoleillé.
Si la quantité ne devrait pas être exceptionnelle, la qualité, elle, s’annonce au rendez-vous, d’autant qu’en fonction de l’exposition des différents domaines, ce Beaujolais nouveau 2024 révèle une diversité très appréciable ! Dans l’ensemble, il faut tout de même s’attendre à des gamays frais et légers.
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4. Acheter du beaujo, c’est aussi écolo !
En 2024, une raison supplémentaire de célébrer le beaujolais nouveau est l’engagement croissant des producteurs en faveur de pratiques viticoles durables et respectueuses de l’environnement.
De nombreux vignerons adoptent des méthodes biologiques, biodynamiques ou éco-responsables, réduisant ainsi l’impact environnemental et améliorant la qualité du vin. Cette évolution vers une viticulture plus durable rend le beaujolais nouveau non seulement un plaisir gustatif, mais aussi un choix plus respectueux pour notre planète… n’en déplaise à ceux qui voient dans cet « événement » un simple coup marketing !
5. Le beaujolais nouveau est une occasion de faire la fête
Les traditions ont la vie dure et bon nombre de consommateurs ne se privent pas de fêter dès le troisième jeudi de novembre l’arrivée du vin primeur. Pourquoi ne pas profiter de cet événement pour visiter Lyon et découvrir l’ambiance qui règne dans les bouchons à cette occasion ? Certaines adresses sont des références comme la Meunière, le Poêlon d’Or, le Café du Peintre, Chez Hugon…
Comme chaque année, les jeunes agriculteurs du Rhône poursuivront la fête les 20 et 21 novembre au centre de Lyon, sur la place des Terreaux. Rappelons que la sortie du beaujolais nouveau est célébrée dans le monde entier, et particulièrement au Japon, deuxième plus grand consommateur après la France. Les Etats-Unis sont troisièmes et le Royaume-Uni quatrième.
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