On voit la bouteille dans tous les bars branchés. On s’est tous déjà demandé quels ingrédients composaient ce spiritueux. Et les non-germanophones galèrent forcément à prononcer son nom correctement. La liqueur allemande Jägermeister est pourtant devenu ces dernières années l’un des spiritueux les plus consommés au monde… Comment expliquer ce succès ? On va essayer d’y voir plus clair sur cet alcool pas comme les autres et de percer les mystères du Jägermeister.
La liqueur du troisième âge devenu l’alcool préféré des festivaliers
C’est en 1934 que Curt Mast met au point la recette de cette boisson. Comme tant d’autres, elle aurait d’abord été conçue comme un remède médicinal, qui permettrait de lutter contre le rhume et les problèmes digestifs.
Une recette mystérieuse avec 56 plantes
Fils d’un producteur de vinaigre allemand installé à Wolfenbüttel, le jeune Curt s’amuse à tester de nombreuses mixtures, conscient que le vinaigre et le vin ne suffiraient pas à pérenniser l’entreprise familiale. Et puisque les spiritueux sont en vogue à cette époque, c’est dans cette direction qu’il s’engage lorsqu’il expérimente ses différentes formules.
Passionné de chasse et vivant à proximité de nombreuses forêts, Curt Mast a choisi de baptiser sa boisson Jägermeister. Soit « maître chasseur » dans la langue de Goethe. Le logo, quant à lui, est une évocation directe à Saint-Hubert, le saint patron des chasseurs, qui, d’après son récit, aurait autrefois aperçu « un grand cerf avec une croix rayonnante entre ses ramures ».
Même le design de la bouteille ne doit rien au hasard, puisque Curt Mast aurait simplement lâché plusieurs bouteilles sur son plancher de chêne jusqu’à en trouver une qui ne se brise pas. Ainsi est née cette flasque « aux épaules carrées », devenue (presque) aussi emblématique que le cerf qui l’orne.
Mais si Jägermeister maîtrise à la perfection le storytelling, la marque sait aussi entretenir le mystère quant aux ingrédients qui la composent. Tout juste peut-on affirmer (et l’étiquette de la bouteille fait foi) que 56 plantes et herbes aromatiques (parmi lesquels du gingembre, de la cannelle et de l’anis étoilé) font partie de la recette et que la boisson titre 35° d’alcool.
Dans le top 10 des spiritueux les plus consommés au monde
Très prisée par « l’ancienne génération », la liqueur allemande prend un sérieux coup de jeune à partir des années 1970. Toujours aussi habile dans sa communication, la marque lance des campagnes marketing innovantes et percutantes et devient, en 1973, la première marque à sponsoriser une équipe de football outre-Rhin, en l’occurrence l’Eintracht Braunschweig.
Par la suite, le nom de Jägermeister sera aussi associé à diverses compétitions automobiles et au monde de la musique : très appréciée de certains artistes, la liqueur aux plantes a aussi su conquérir le coeur des festivaliers. Et comme le cinéma et la télévision y font aussi référence (dans la série Friends aussi bien que dans les Simpson ou le film Very Bad Trip), Jägermeister devient l’une des boissons les plus cool du moment, faisant partie des 10 spiritueux les plus consommés au monde chaque année.
Comment déguster son verre de Jägermesiter ?
Maintenant que vous en savez un peu plus sur l’histoire de Jägermeister, intéressons-nous à la question centrale : quel goût à ce breuvage ? Avec sa composition si particulière, on pourrait basiquement le rapprocher de la Chartreuse (un mix entre la vert et la jaune) ou de la Bénédictine. Même sans être un expert, on parvient à retrouver différentes notes épicées, celle de l’anis étoilé notamment, mais aussi la cannelle et le clou de girofle.
En shot glacé…
Cela vaut essentiellement lorsque vous dégustez votre Jägermeister seul, dans un shooter. Petite subtilité : conservez votre bouteille au congélateur, la température idéale pour boire un shot de Jäger étant de -18°.
Mais avec modération, bien sûr, d’autant que, malgré son passé de boisson « médicale », le Jägermeister n’est pas connu pour être un remède à la gueule de bois.
…ou en cocktail
Désormais, le Jägermeister s’invite aussi au bar des mixologistes, avec de plus en plus de cocktails intégrant les 56 plantes et herbes… Le plus connu (mais pas forcément le plus subtile) est le Jägerbomb, où l’on mélange 4 cl du spiritueux avec 25 cl d’une boisson énergisante (celle au taureau qui donne des ailes, pour ne pas la nommer).
Dans le même registre, ou presque, le Dark Angel associe 1 cl de Jägermeister à 1 cl de vodka (noire de préférence, pour un meilleur effet visuel) et une canette d’energy drink.
Certains se servent aussi de cet alcool pour revisiter des grands classiques comma la Caïpirinha (en remplaçant le rhum par du Jäger), le Moscow Mule (sans vodka) ou le Gin Tonic (mais sans gin, vous l’autre compris).
Mais notre cocktail favori avec du Jägermeister, c’est le Jazz Negroni… qui n’est pas une simple réinterprétation du Negroni (mais presque). Ici, versez simplement 8 cl de Jägermeister dans un verre old-fashioned, 2 traits de bitter orange et le jus d’une orange. Ajoutez un zest ou une tranche du fruit pour la déco et le tour est joué !
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé – A consommer avec modération