Le paiement sans contact, c’est pour quand ?
Questions de sécurité mises à part, en vivant en dehors des États-Unis ou des pays disposant de solutions de paiement mobile avancées, il est encore difficile de payer ses courses ou un verre à ses amis simplement à l'aide de son smartphone.
Google Wallet ouvre les hostilités
En septembre 2011, Google a lancé aux États-Unis la solution de paiement mobile appelée Google Wallet. Cette dernière permet de cumuler des coupons de réduction et de payer directement avec son téléphone, en utilisant la technologie de communication sans-fil à courte portée et haute fréquence (NFC), dans certains magasins.
La semaine dernière, Google a présenté une mise à jour de ce système. L'outil, qui auparavant fonctionnait uniquement avec Citibank et MasterCard, devient compatible avec les cartes de crédit et de débit American Express, Discover, Mastercard et Visa. Il peut être utilisé en ligne ou en magasin. Google a également modifié sa stratégie de stockage de données, transférant les informations sensibles vers des serveurs Google sécurisés, au lieu de les laisser sur le smartphone. Le stockage sur le cloud permet aussi la synchronisation des appareils, une fonction que l'on peut désactiver à distance, à volonté.
HTC, LG et les autres réagissent
Si Google se pose en porte-étendard de la révolution du paiement mobile aux États-Unis, les fabricants HTC, LG, Motorola Mobility, RIM, Samsung Mobile et Sony proposeront également dès cet été des appareils dotés de la NFC et de la technologie Isis mobile wallet, afin « d'accélérer l'implantation de la pratique du commerce mobile ».
Les entreprises telles que Square et PayPal travaillent également à l'adoption de la pratique, aussi bien aux États-Unis qu'à l'étranger.
PayPal a récemment racheté Cardi.io, une entreprise permettant de payer ses achats en prenant une photo de sa carte de crédit à l'aide d'un téléphone mobile. L'entreprise a redoublé d'efforts pour proposer des applications de pointe dédiées et un terminal de paiement. Square a facilité le paiement mobile sur smartphone iOS et Android dès 2010, pour que celle-ci devienne la solution de paiement de prédilection des petites boutiques.
Le paiement mobile connait un succès important aux États-Unis. Plus de 33% des consommateurs américains déclarent régler produits et services de cette manière, selon un récent rapport de l'analyste IDC.
Une technologie NFC bientôt incontournable ?
Les paiements mobiles devraient être encore plus nombreux dans les années à venir. La technologie évolue rapidement et les entreprises d'influence investissent en ce sens.
En septembre 2011, l'analyste de marché iSuppli prévoyait que les ventes de téléphones équipés de la technologie NFC devraient s'élever à 544,7 millions en 2015, contre 56,2 millions en 2010.
« Cette forte croissance sera facilitée par le nombre croissant des applications NFC aux fonctionnalités variées, qui vont du paiement mobile par liaison ordinateur-téléphone à l'interaction avec l'environnement », explique iSuppli.
Pour 2016, l'analyste Berg Insight prévoit que les ventes de smartphones équipés de la NFC atteindront les 700 millions d'unités, contre 30 millions d'unités en 2011. Apple et Microsoft y pourvoiront à travers leurs prochains systèmes d'exploitation mobiles.
Microsoft et Apple sont (presque) prêts
Microsoft Wallet constitue la réponse de Microsoft à la technologie NFC de Google et au futur Apple Passbook. Le porte-monnaie numérique de WP8 combine les services permettant aux consommateurs de gérer cartes bleues et cartes de crédit, cartes de fidélité, billets de train ou d'avion et tickets en tous genres, et de payer par NFC grâce à une SIM fournie par l'opérateur.
L'introduction d'iOS 6 au printemps permettra à Apple de lancer Passbook, une application qui centralise les pass, qu'il s'agisse de billets d'avion ou de tickets d'entrée à un match de baseball, selon Apple. Cette année, Apple a déposé un brevet pour ce qui deviendra sans doute « l'application iWallet ». Ce brevet laisse entrevoir comment Apple entend laisser le contrôle au consommateur, pour le laisser définir des limites et des restrictions selon divers critères (périodicité, localisation, catégories de commerce ou plafonds de dépenses).
Dans ce domaine, le futur s'annonce très fertile, mais la technologie ne permet pas encore de délaisser totalement le portefeuille au profit du smartphone.