Quand on s’intéresse un tant soit peu aux (belles) montres, on se retrouve rapidement face à des termes pas toujours très parlants. Et même une fois que l’on connaît la différence entre une montre automatique et une montre mécanique ou une montre à quartz, certains garde-temps se distinguent encore par des complications… très compliquées.
Les montres de luxe se distinguent souvent par leurs complications horlogères. Par exemple, savez-vous ce qu’est une montre à phase de lune ou à rattrapante ? Et savez-vous vraiment à partir de quel moment une montre peut-elle être qualifiée de chronographe ?
Pour vous aider à y voir un peu plus clair dans la lecture de l’heure, on a listé dans cet article les principales complications horlogères à connaître quand on est un homme de goût.
Montre automatique vs montre mécanique : quelle différence ?
Pour les profanes en horlogerie, il paraîtrait logique d’opposer la montre mécanique à la montre automatique. C’est une erreur ! En réalité, il convient de distinguer les montres mécaniques des montres à quartz.
Pour les « vrais » amateurs d’horlogerie traditionnelle, une montre à quartz n’est pas « une vraie montre ». Un raccourci un peu osé qui correspond au fait que les aiguilles ne tournent pas grâce au remontage d’un mécanisme subtile et complexe mais grâce à une pile qui fournit de l’énergie aux rouages du garde-temps… ou qui permet un affichage digital de l’heure, mais ça, c’est encore autre chose !
Ceci étant dit, une question demeure : qu’est-ce qu’une montre automatique ? Eh bien, c’est une montre… mécanique ! Là encore, il faut savoir distinguer deux types de mécanismes :
- la montre mécanique à remontage manuel, qu’il faut théoriquement remonter tous les jours (idéalement, à la même heure) en tournant la couronne.
- la montre mécanique à remontage automatique, que l’on peut aussi remonter grâce à la couronne, mais qui peut aussi être remontée automatiquement grâce au mouvement du poignet et à l’action de sa masse oscillante. Ainsi, si vous portez votre montre automatique tous les jours ou qu’elle bouge en permanence, vous n’avez pas à la remonter.
Vous l’aurez compris, la montre mécanique à remontage automatique, c’est l’essence même de l’horlogerie. Mais le Graal, pour un amateur de belles montres, c’est de posséder une tocante dotée d’une ou plusieurs complications horlogères. Certaines de ces complications sont en fait assez simples quand d’autres sont d’authentiques chefs d’oeuvre de précision.
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Les principales complications horlogères à connaître
Tout le monde n’aura évidemment pas la même opinion au sujet de l’utilité ou de la futilité de ces complications. De fait, certaines présentent un intérêt évident (la date, par exemple) quand d’autres sont surtout une façon pour les maisons horlogères d’étaler leur savoir-faire. La classe ultime ? Multiplier les complications sur une même montre, à l’image de l’incroyable Vacheron Constantin Référence 57260 et ses 57 complications.
1. Le chronographe
C’est la complication la plus connue. Elle permet de mesurer des intervalles de temps. On l’appelle chronomètre quand elle est certifiée par le Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres.
Un chronographe se distingue par des compteurs et boutons supplémentaires. Certains sont si précis qu’ils mesurent le millième de seconde.
2. L’alarme
Là aussi, vous comprenez aisément son utilité. Elle sert à se réveiller, à ne pas oublier un rendez-vous… Cette complication est finalement plus présente sur les montres à quartz (notamment à affichage digital) que sur les montres automatiques, où elle apparaît presque aujourd’hui comme une coquetterie venue d’un autre temps !
Mais quand tel est le cas, l’alarme est généralement accompagnée par une deuxième couronne de réglage pour définir l’heure du réveil. Le son peut être émis par un haut-parleur miniature ou un marteau tapant sur le boîtier… Vulcain en a aussi fait sa spécialité avec sa montre Cricket, dont le son rappelle celui émis par le fameux insecte. Simple en apparence, mais beaucoup plus complexe et poétique en réalité !
3. La date ou quantième
La date peut être simple avec un guichet contenant un disque à numéros qui tourne au fil des jours. Il peut aussi s’agir d’une aiguille ou d’un pointeur. Cette complication est présente sur une grande majorité de montres automatiques, étant parfois accompagnée du jour de la semaine.
Parfois, la fonction date peut s’avérer nettement plus élaborée. Ainsi, le calendrier ou quantième perpétuel est l’une des complications préférées des fans d’horlogerie. Celle-ci permet de faire la différence entre les mois de 28, 29, 30 et 31 jours. Vous n’avez donc pas à l’ajuster vous-même à la fin des mois les plus courts !
4. La phase de lune
Cette complication très esthétique reproduit le cycle de notre astre en indiquant la nouvelle lune, le premier quartier, la pleine lune et le dernier quartier.
Certains modèles perfectionnés ont une phase de lune astronomique avec une correction nécessaire seulement tous les 122 ans. C’est notamment le cas de la sublime MeisterSinger Lunascope que nous avions testée ici. De par son esthétique et sa précision, cette complication demeure en tout cas l’une des plus appréciées par les puristes.
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5. L’heure GMT
GMT pour Greenwich Mean Time ou plus clairement l’heure solaire moyenne au méridien de Greenwich, le méridien zéro. Certaines montres permettent d’afficher un second fuseau horaire dans un petit cadran pour avoir toujours l’heure de deux endroits différents du globe – voire plus.
C’est pratique aussi quand on part dans un pays lointain et que l’on veut garder l’heure de chez soi en même temps que l’heure locale. Dans un autre style, on se souvient aussi de la Classic Manufacture Worldtimer de Frederique Constant, capable d’afficher simultanément l’heure de 24 villes du monde.
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6. Le tourbillon
On arrive ici dans les complications réservées aux montres de luxe. Le tourbillon est un élément particulièrement esthétique. Il permet au mécanisme d’échapper à l’attraction terrestre et d’augmenter ainsi la précision. Il annule la variation des écarts de marche qui peuvent survenir quand la montre est en position verticale.
Il se présente sous la forme d’une cage tournante qui intègre un balancier. On peut généralement l’admirer grâce à une ouverture sur le cadran (souvent à 6 heures… mais pas toujours !) ou le fond du boîtier.
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7. La réserve de marche
On revient ici à quelque chose de plus « basique », puisqu’il s’agit du temps de fonctionnement d’une montre mécanique avant d’avoir besoin d’être remontée.
Quand le ressort est détendu, la montre s’arrête ; il faut le remonter ou le retendre pour relancer la montre. La réserve de marche indique donc l’autonomie de la montre. Elle varie en moyenne de 36 à 72 heures, mais un modèle comme la PRX Powermatic 80 de Tissot voit ce chiffre grimper à 80 heures (comme son nom l’indique). En 2013, Hublot avait même présenté sa très exclusive LaFerrari, censée fonctionner pendant 50 jours, soit 1200 heures de réserve de marche !
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8. La rattrapante
Un chronographe est dit à rattrapante lorsqu’il y a une aiguille de rattrapante superposée à la trotteuse et qui tourne avec elle. Elle permet d’obtenir des temps intermédiaires lors de son arrêt avant de « rattraper » la trotteuse qui a poursuivi sa course contre le temps.
9. Le flyback
Si vous êtes allergique aux anglicismes, on parle aussi de « retour en vol ». Et pour cause : cette complication inventée en 1936 par Longines s’adresse à la base aux pilotes d’avion.
Elle permet de faire des chronométrages très précis et très rapides en vol, puisqu’une seule pression sur le bouton poussoir permet d’arrêter une première mesure, de remettre le chrono à zéro et de lancer un nouveau chronométrage !
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10. La répétition minutes
On termine avec la répétition minutes, qui est l’une des complications les plus rares et les plus fascinantes, notamment très prisée par Chopard. Ce mécanisme permet de faire sonner les heures, les quarts et les minutes. Quand on le déclenche, deux marteaux vont taper sur deux timbres avec des sons graves pour les heures, en alternance de graves et aigus pour les quarts et des aigus pour les minutes.
Le summum est à 12 heures 59 où l’on entend douze coups graves, trois ding et dong pour les quarts et quatorze aigus pour les minutes.
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