Lancée fin 2020, la marque de sneakers bordelaise Zèta Shoes connaît un succès grandissant. Sa particularité pour se démarquer de ses nombreux concurrents : tous les modèles sont conçus avec des matériaux vegan et recyclés, en circuit ultra court.
Alors, s’agit-il d’une énième marque qui veut titiller l’âme éco-responsable des consommateurs ou les sneakers Zèta méritent-elles vraiment qu’on s’intéresse à elle ? On a pu porter les nouvelles Bêta B2 pendant plusieurs semaines et on vous donne notre avis sur ces chaussures.
Zèta ou la meilleure campagne de financement participatif sur Ulule (pour des baskets)
On a l’habitude de voir des projets horlogers cartonner sur les plateformes de crowdfunding. Côté mode et sneakers, les résultats sont plus divers : nombreux sont ceux qui se lancent, mais plus rares sont ceux qui réussissent. Zèta fait incontestablement partie de cette seconde catégorie. La marque bordelaise ne s’est d’ailleurs pas contentée de boucler son financement, elle a explosé les compteurs !
2700 paires vendues en un mois
Nous sommes en septembre 2020. Laure Babin, en fin d’étude à l’IAE de Bordeaux, décide de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale et lance le projet Zèta sur Ulule. En un mois à peine, ce sont près de 2700 précommandes qui sont passées (2683 précisément), bien loin de l’objectif initial de… 100 paires ! Mieux même, Zèta devient « la campagne mode la plus financée sur la plateforme ».
Pourtant, le contexte sanitaire de l’époque ne semble pas particulièrement favorable… Ceci aura d’ailleurs quelques incidences pour lancer la production, avec des ateliers tournant au ralenti pendant plusieurs semaines. Pourtant, dès le mois de janvier 2021, les 1000 premières paires partent en livraison et l’aventure Zèta se poursuit.
Qu’est-ce que les baskets Zèta ont de spécial ?
La question mérite d’être posée : comment expliquer un tel engouement pour ce projet ? Avant toute chose, il est parfaitement dans l’air du temps. Quand Laure Babin en a eu l’idée en 2019, sa volonté était de donner naissance à « la paire de baskets la plus écologique qui soit ». Rien que ça !
Pour apporter du crédit à son propos, la jeune entrepreneuse avait quelques chiffres édifiants à partager : « En 2019, l’industrie de la mode représentait 10% des émissions de CO2 mondiales, 600 000 tonnes de textiles jetés chaque année en France, 4% des réserves d’eau potable mondiales utilisées. » Sans oublier le fait que les salaires des ouvriers du secteur ont baissé de 30% depuis 1995…
Dans une volonté de promouvoir la slow fashion (un concept cher aux créateurs de Jules & Jenn et quelques autres marques de sneakers françaises dont on a déjà parlé), Laure Babin se rend au Portugal, « à moins de 1000 kilomètres de Bordeaux » !
Avec ses dessins sous le bras, elle rencontre Tierri, le fils d’un petit atelier familial de la région de Porto. Ensemble, ils travaillent pendant plus d’un an pour arriver au produit fini. Les premières baskets Alpha de chez Zèta. Oui, l’alphabet grec a ici toute son importance, le nom de la marque étant dérivé de « Zéro », témoignant de l’objectif « zéro déchet » vers lequel veut tendre Zèta.
Présentées comme des « baskets zéro-déchet en raisin », les Alpha rencontrent le succès que l’on sait (et dont on a parlé plus haut). Aujourd’hui, c’est donc tout logiquement que Zèta passe la seconde avec son nouveau modèle baptisé… Bêta !
Place au test des sneakers Zèta Bêta B2 Noir !
Recyclée, vegan et recyclable. Aucune matière n’a été choisie au hasard pour concevoir les sneakers Zèta. Pour l’extérieur de la chaussure, pas de cuir traditionnel animal, mais une matière fabriquée à partir de déchets végétaux : du raisin pour les modèles Alpha/Bicolors/Millésime, du café pour le modèle RE:GROUND (en collaboration avec Nespresso) et du maïs pour les Bêta qui nous intéressent aujourd’hui.
D’ailleurs, dans un souci de transparence, la marque n’est pas avare en détails quand il s’agit de détailler la composition de ses baskets. Plus que de simples déchets de maïs, il s’agit ici d’une « matière végétale fabriquée à partir de céréales sans pesticides », avec « 73% de Bio PU + 27% de polyester recyclé (dont 50% de maïs) ».
Pour le reste, les lacets sont en coton recyclé, de même que la doublure intérieure, alors que la colle utilisée est vegan, faite à partir de résine. Même la boîte à chaussures et les étiquettes sont en carton et polyester recyclés.
Côté style, ces nouvelles Bêta B2 affichent un design assez classique qui n’est pas sans rappeler celui des Faguo Hazel. Classique, mais efficace, d’autant qu’elles se déclinent dans divers coloris (beige, orange, vert, bleu cobalt…). Pour ce test, nous avons opté pour le best-seller de Zèta, avec des empiècements noirs sur le côté et l’arrière de la chaussure.
Ni trop sportif, ni trop vintage, le look est équilibré, permettant à ces sneakers de s’intégrer dans une multitude de silhouettes. Mais si l’aspect esthétique a toujours quelque chose de subjectif, un élément devrait mettre tout le monde d’accord : le confort. Avec la semelle intérieure en mousse (recyclée évidemment) et la doublure en coton et polyester (recyclés, toujours), elles sont douces et agréables comme des chaussons ! Parmi toutes les sneakers et autres baskets blanches que nous avons pu découvrir, ces Zèta figurent clairement dans le haut du panier (à peu près au même niveau que nos autres chouchous, les K-Swiss Tubes Pharo).
Après plusieurs semaines à nos pieds, ces Bêta B2 sont en passe de devenir nos sneakers préférées du moment. Pour leur style et leur conception éco-responsable, bien sûr, mais aussi pour leur confort (oui, on insiste).
Si l’épaisse semelle peut susciter quelques doutes au départ, celle-ci s’avère souple et n’alourdit pas la chaussure. Même après plusieurs heures passées à piétiner, ces baskets ont le bon goût de savoir se faire oublier ! Proposées à 155€, les sneakers Zèta sont accessibles chez WeDressFair, L’Exception et sur le site officiel de la marque.